Faites-moi 3 propositions

Beaucoup d’entre vous qui travaillez en agence ou en freelance êtes sans doute familiers avec cette phrase assassine. [...]

Beaucoup d’entre vous qui travaillez en agence ou en freelance êtes sans doute familiers avec cette phrase assassine.

Assassine, car derrière ce chiffre 3 (propositions) se cache une des plus grandes absurdités encore en cours dans le monde de la création web : la tyrannie du choix par élimination ou « au milieu des 3 il y a toujours de la bouse ».

Nous pouvons difficilement en vouloir aux clients pour ce genre de demandes. Effectivement, elles sont historiquement tout droit sorties du monde de la communication traditionnelle et ne tiennent pas compte des spécificités liées aux plateformes online. Il est aujourd’hui du devoir des acteurs du web de ne plus accepter des demandes dont les règles ont été dictées par les publicitaires des années 60.

Je n’ai pas 3, mais 2 raisons à invoquer pour défendre cette façon de faire.

Vous n’êtes pas Valérie Damidot

La première est, que vous ne construisez pas un site sur son graphisme et son esthétique. Vous construisez un site autour du contenu, de l’architecture, de la mécanique, des utilisateurs et des objectifs fixés par une stratégie.

Toute plateforme ou interface utilisateur fonctionne et existe de par l’interaction. Si cette interaction est laissée au second plan au détriment du design, vous n’atteindrez jamais les objectifs que vous vous êtes fixés. Vous aurez un site aux belles couleurs, aux jolis dégradés, aux magnifiques images, mais sans vie.

Vous devez atteindre un seul but en construisant vos interfaces : créer une expérience utilisateur qui participe à vos objectifs. Considérez le design comme l’emballage qui va rendre l’outil désirable, mais c’est l’expérience vécue par vos utilisateurs qui le rendra unique.

Vous êtes un stratège, un architecte et un partenaire

La deuxième raison est liée à la relation que vous devriez avoir avec votre client lors de la création d’outils web.

Tout outil devrait commencer par une analyse profonde du business, des statistiques, des objectifs, du marché, du public cible et surtout des problèmes que cet outil doit résoudre à l’interne (back user) comme à l’externe (front user). Le seul moyen d’y arriver est d’avoir une relation de partenaire avec votre client. Si vous n’instaurez pas une relation de confiance et de transparence avec vos interlocuteurs, l’information que vous aurez sera tronquée. Votre client doit donc être, tout comme vous, l’architecte et le créateur de cet outil. Il doit se l’approprier et le construire avec vous.

Dans cette optique, travailler seul dans votre coin sur du design n’a donc aucun sens. Ce serait comme demander 3 diagnostiques à un médecin et choisir celui qui vous plaît le plus.

Votre client est le seul qui connaît et comprend son core business. Vous êtes le seul qui sait et comprend comment créer des opportunités à partir des connaissances de votre client.

Et si vous voulez une troisième raison, relisez « 99 Francs ».

Ce article est publié initialement dans les Chroniques com.webdesign sur cominmag.ch

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