Un MVP, S.V.P.

J’imagine que les agences qui se présentent comme des entreprises agiles et lean rencontrent parfois une certaine incompréhension. Et j’entends déjà poindre quelques questions concernant ces deux mots, en particulier cet anglicisme : lean. [...]

J’imagine que les agences qui se présentent comme des entreprises agiles et lean rencontrent parfois une certaine incompréhension. Et j’entends déjà poindre quelques questions concernant ces deux mots, en particulier cet anglicisme : lean.

J’ai travaillé pendant des années en agence, où mon département était un silo dans lequel nous produisions des maquettes qui étaient ensuite fournies à un autre silo (le département de développement Front), qui lui-même ensuite transmettait son travail au dernier silo, le département de développement Back. Toute erreur commise en amont avait, la plupart du temps, des conséquences désastreuses sur la suite de la chaîne de travail. Aucune transversalité, responsabilités limitées et manque de communication.

En 2011, nous avons eu la chance de travailler pour l’Unicef sur un projet international initié par des pionniers du mouvement lean en Angleterre. C’est à cette occasion que nous avons commencé à étudier la méthodologie lean et ses applications concrètes dans le développement de produits et de services.
Nous avons très rapidement réalisé la valeur ajoutée d’une telle façon de travailler pour nos clients, autant dans l’amélioration de produits et de services existants que dans leur développement.

Un nouveau produit, une idée géniale

Quel est le plus grand risque que coure une entreprise ou une marque lancent sur le marché un nouveau produit ? Que personne n’en veuille. Vous aurez dépensé (parfois) une fortune, pour quelque chose qui n’intéresse que vous.

Comment, en utilisant une méthode lean, auriez-vous pu vous éviter tant de déception : Comment savez-vous que votre idée mérite le temps et l’argent que vous y consacrez ? Tant que vous ne l’avez pas testée sur de vrais consommateurs, il est quasi impossible de répondre.
La question n’est donc pas : « Ai-je la capacité de le construire ? », mais plutôt « Dois-je le construire ? » La méthode lean commence ici : partez d’une hypothèse et validez-la. Faites de la recherche, des interviews, analysez vos statistiques pour découvrir ce que vos consommateurs pourraient vouloir ou si le produit prévu pourrait répondre à un problème qu’ils rencontrent. Cela étant fait, arrive le moment de tester vos hypothèses.

Minimum Viable Product (the famous MVP)

C’est là que le génie de cette méthodologie de travail prend tout son sens. Au lieu de dépenser une fortune pour développer un produit fini, parfait, qui prendra des semaines voire des mois à voir le jour (au risque de ne plus répondre aux besoins du marché), construisez un MVP. Un produit minimal mais de qualité, ayant les fonctionnalités suffisantes pour être utilisable par des consommateurs, qui répond à un problème et surtout qui vous donne des données quantifiables pour mesurer sa valeur. Ces données vous permettront d’ajuster le produit, de le modifier, mais surtout de tester rapidement vos hypothèses sur de vrais utilisateurs sans dépenser des ressources précieuses.
Ce MVP vous a permis de construire, d’analyser, d’apprendre et d’optimiser rapidement. Vous venez de mettre un pied dans l’innovation continue.

Lean késako?

Le Lean est un processus scientifique, centré sur l’utilisateur et mesurable, destiné à réduire les incertitudes, répondre à un besoin du marché et à apprendre de façon continue pour développer le bon produit ou service. Les consommateurs seront prêts à payer et à adopter vos produits. Vous ne dépenserez ni temps ni argent inutiles à construire ce dont personne ne veut. Vous profiterez en continu des feedbacks des utilisateurs grâce aux datas et aux KPIs.

Parce que mettre tout son cœur, son énergie et ses économies à développer des produits qui n’intéressent que vous… it sucks.

Laissez un commentaire

Nous ne partageons aucune information avec la NSA ou Mark Z., mais tous les champs sont obligatoires.